Page 23 sur 25

Re: Livres

Posté : sam. avr. 21, 2012 1:26 am
par Tenshi
Image

Image

Image

Image

ET VOI-LA :D

Parce que j'aime faire du HS dans vos topics :D Haha

Re: Livres

Posté : sam. avr. 21, 2012 1:27 am
par MrHobbes
A moi.

Image

Re: Livres

Posté : sam. avr. 21, 2012 1:28 am
par Tenshi
HAHA. Le pire: ... Tu l'as dans ta bibliothèque et tu ne le sais même pas. :D

Re: Livres

Posté : sam. avr. 21, 2012 11:26 am
par Sigurd
Hellboy a écrit :
Sigurd a écrit :Le jour où Drieu est entré à la Pléiade.
Mouais, mouais, mouais.

Je ne sais pas si c'est une si bonne nouvelle que ça.
Et pourtant. Pour avoir travaillé près d'une année sur les écrits politiques de Drieu, je te dirais même que je trouverais plus que légitime que la Pléiade sorte un volume qui rassemble l'intégrale de ses essais, chroniques et articles. Drieu est profondément méconnu. Sa pensée politique, on la juge en se basant sur ses romans ou sur les dernières pages de son journal. Tous les gens qui l'ont connu (de Paulhan à Nizan en passant par Berl et Malraux), s'accordent pour dire qu'il est un penseur essentiel du siècle et un homme exceptionnellement loyal. "Témoin et visionnaire" selon Frédéric Grover, "prophète héroïque" selon Brice Parain. La pensée essentielle de Drieu n'est pas le fascisme mais l'Europe. Enfin... Loval pourra te confirmer tout ça dès qu'il aura lu mon mémoire :mrgreen:

Re: Livres

Posté : sam. avr. 21, 2012 12:30 pm
par Hellboy
Sigurd a écrit : La pensée essentielle de Drieu n'est pas le fascisme mais l'Europe.
C'est surtout un gars qui a passé sa vie à se contredire, passant d'un extrême à l'autre et n'aboutissant finalement nulle part. Louette écrit dans la préface : "son suicide nous épargne un embarras: il a assumé sa conduite" mais on peut aussi penser qu'il a agi par peur, ce qui ne serait pas étonnant.
Tu dis que sa pensée est l'Europe et ses errements sont sans doute un témoignage du chaos moral et politique de l'époque mais son écriture n'en était pas innovante pour autant d'où mes doutes concernant son entrée dans la pléiade (n'est pas Céline qui veut).

Re: Livres

Posté : sam. avr. 21, 2012 12:56 pm
par Sigurd
Hellboy a écrit :
Sigurd a écrit : La pensée essentielle de Drieu n'est pas le fascisme mais l'Europe.
C'est surtout un gars qui a passé sa vie à se contredire, passant d'un extrême à l'autre et n'aboutissant finalement nulle part. Louette écrit dans la préface : "son suicide nous épargne un embarras: il a assumé sa conduite" mais on peut aussi penser qu'il a agi par peur, ce qui ne serait pas étonnant.
Tu dis que sa pensée est l'Europe et ses errements sont sans doute un témoignage du chaos moral et politique de l'époque mais son écriture n'en était pas innovante pour autant d'où mes doutes concernant son entrée dans la pléiade (n'est pas Céline qui veut).
Justement, sur l'Europe, il ne se contredit jamais. Il faut lire Mesure de la France, Le Jeune Européen, Genève ou Moscou, L'Europe contre les patries, Socialisme fasciste, Notes pour comprendre le siècle, Avec Doriot, Le Français d'Europe. Tu comprendras que son parcours est éminemment plus cohérent qu'on ne le laisse entendre. Et dire qu'il a passé sa vie à passer d'un extrême à l'autre est tout aussi erroné. Jusqu'au 6 février 34, il a toujours refusé l'engagement politique, il a toujours vu d'un mauvais œil fascisme et communisme. S'il a refusé d'entrer dans l'Action Française, c'est parce que le "nationalisme intégral" de celle-ci le rebutait et ne s'accordait pas avec son internationalisme.

Jusqu'en 39, il a soutenu l'idée d'une Union européenne pacifiste. Et Hitler, il ne l'admire que une ou deux années, pensant qu'il est la dernière chance de fédérer l'Europe et de préserver son Esprit. Mais il réalise bien vite la véritable nature de ses projets.

Louette a parfaitement raison de dire ça dans sa préface. Tout le monde l'a dit, Aragon, Malraux, Paulhan : son procès aurait été extrêmement complexe et très certainement, il n'aurait pas été fusillé pour la simple et bonne raison qu'il n'a jamais appelé au meurtre. Au contraire de Brasillach, Drieu est intervenu à plusieurs reprises pour faire libérer des déportés. Il a aussi permis à la NRF de survivre et TOUS les intellectuels, quelque soit leur bord politique, étaient bien contents de pouvoir encore y publier leurs écrits. Surtout que Drieu a également "résisté" dans la NRF en faisant passer des articles ouvertement anti-occupation.

Son suicide, ne témoigne certainement pas d'une quelconque peur. Il a eu l'occasion de se réfugier en Suisse, tout était prêt: véhicule, papiers. Le voyage était organisé par ses proches, des résistants pour la plupart. Il a refusé de fuir devant ses responsabilités. Non, c'est sûr, la mort ne lui faisait pas peur. Son suicide s'explique autrement. Premièrement il a toujours été suicidaire, il a toujours dit que "50 ans", c'est un "bon âge pour mourir". Et deuxièmement parce qu'il pensait que des choses allaient mourir en Europe et il ne voulait pas y survire. Sur ce sujet, il faut lire la dernière lettre qu'il a envoyée à son frère et aussi Exorde, texte qu'il s'imagine réciter à son procès qui n'aura pas lieu.

Après, concernant son talent d'écrivain à proprement parler, personnellement je préfère aussi Céline. Mais personne n'a dit que Drieu était aussi important que Céline en terme de "style". Par contre, je suis content que la Pléiade ait intégré Les Mémoires de Dirk Raspe, son dernier roman, inachevé et inspiré par la vie de Van Gogh. Certains disent qu'il se serait suicidé après avoir réalisé son véritable talent d'écrivain (et donc d'artiste, tout l'inverse de l'homme d'action qu'il rêvait d'être) en écrivant ce dernier roman. Assurément son plus beau. Mais La Comédie de Charleroi , Le Feu Follet et Gilles, c'est magnifique aussi.

Mais je te fais volontiers parvenir mon travail à son sujet si ça t'intéresse.

Sinon, j'ai lu ça :

Image
Sous le titre Les Enfants-loups, sont réunis ici un conte philosophique et deux conférences qui ont pour point commun la question de l'éducation. " Etienne Barilier me paraît aujourd'hui donner l'exemple d'une attitude intellectuelle fondée sur une éthique de la parole, faite de rigueur dans la pensée, de responsabilité dans l'engagement, de confiance dans le dialogue. " (C.R.) Postface de Claude Reichler
Excellent petit livre. Lu en quelques petites minutes mais, à nouveau, d'une belle intelligence. Plus je le lis, plus je regrette son manque de médiatisation. Peut-être parce qu'il est l'un des rares intellectuels à ne pas aboyer.

Re: Livres

Posté : jeu. avr. 26, 2012 8:57 pm
par Sigurd
Image

Toujours aussi bon que le premier (ou sa première moitié dans leur version originale). Quelques choix très osés et qui s'avère déterminants pour la suite. À ce rythme là, je me demande bien ce que Martin fait de l'histoire sur 12 tomes ! En tout cas, sacré crescendo au niveau des événements ! Vite, la suite !

Je vais enfin pouvoir regarder la saison 1 de la série en entier !

Re: Livres

Posté : dim. mai 06, 2012 1:48 pm
par Sigurd
Image
Grâce aux médias contemporains, le monde tout entier, à tout instant, nous est présent. Cela signifie-t-il que nous le connaissons mieux qu’auparavant ? Journalistes en tête, nombreux sont ceux qui craignent au contraire que l’information véritable ne survive pas à l’ère d’Internet.

Les médias contemporains, c’est vrai, aggravent les défauts des médias de toujours : ils menacent de faire de nous des êtres irrationnels, sans mémoire, sans histoire, sans projet. Ils reflètent, donc intensifient toutes les contradictions d’une civilisation, la nôtre, qui condamne le progrès mais adore la technique informatique ; qui s’enthousiasme naïvement pour la révolution arabe, mais renie inconsciemment son propre humanisme.

Les médias, qui devraient servir notre mémoire, servent souvent notre oubli. Mais rien n’est inéluctable. Nos moyens d’information, y compris Internet, sont et seront à notre image. Si nous gardons l’esprit critique, rien n’est perdu.

E.B.
Un nouvel essai très intelligent et très efficace de Barilier qui présente une analyse lucide des phénomènes récents (Fukushima, "Printemps arabes" etc.).

Image
Au cours d’un festival d’été, dans le sud de la France, une jeune pianiste chinoise joue Scarlatti, Brahms et Chopin. Subjugué, un critique musical salue en elle la plus grande pianiste d’aujourd’hui. Un autre critique, ironique et distant, dénonce chez la même interprète un jeu sans âme, fait d’artifice et d’imitation.

Les deux journalistes se disputent à grand renfort de blogs et de courriels. Ils se connaissent de longue date, et leur querelle esthétique se double d’un conflit plus intime. Choc des egos plutôt que de civilisations? Si l’on peut parfois le soupçonner dans leurs échanges de plus en plus vifs, on découvre aussi dans ce livre une réflexion sur la musique occidentale : pourquoi jouit-elle d’un tel prestige en Extrême-Orient ? L’Europe est-elle en train de se faire voler son âme, ou de la retrouver sous les doigts d’une pianiste chinoise ?
A mi-chemin entre l'essai et le roman, c'est très agréable à lire, drôle et, encore une fois, très pertinent. Les références de mélomane peuvent paraître un peu étouffantes pour le néophyte mais c'est tout de même très accessible puisque, au final, l'auteur parle plus de civilisation que de musique.

Re: Livres

Posté : dim. mai 13, 2012 10:15 am
par Sigurd
Image
Michel Boujut a grandi entre deux drames familiaux, insérés dans la tragédie collective des deux guerres mondiales. Celui de son grand-père Maurice, fauché à 26 ans en septembre 1914, et celui de son père Pierre, prisonnier dans un stalag pendant quatre ans et demi. A la troisième génération, Michel, jeune appelé qui doit partir pour l'Algérie, décide de rompre le cycle infernal du casse-pipe : il désertera. La raison de son adieu aux armes, c'est "le refus, radical, d'une guerre sale faite salement".

Alors, au lieu de rejoindre son unité, le soldat Boujut Michel arrive à Paris, le 13 mai 1961, le jour où le monde apprend la mort de Gary Cooper. C'est un signe du destin : en attendant de quitter la France, il se cachera pendant quinze jours dans les salles obscures du Quartier latin. Ainsi naîtra une vocation dont il fera son métier.

Critique de cinéma, essayiste et romancier, Michel Boujut revient sur le moment clé qui a fait basculer son existence, son refus d'aller combattre en Algérie. Loin d'être une évocation nostalgique, ce livre plein d'élan nous fait partager des coups de coeur de cinéphile, des passions littéraires, et ouvre les portes d'une réflexion profonde sur la nécessité de l'insoumission face à l'indignité.
Insolite mélange de biographie et de cinéphilie. Si l'aspect politique ne m'a pas franchement emballé, l'évocation de souvenirs cinéphiliques (parfois même lausannois) est touchante.

Re: Livres

Posté : jeu. mai 24, 2012 10:18 pm
par Sigurd
Image

Très fort. Visionnaire. Une sorte d'Ulysse contemporain. Pas étonnant que Cronenberg adapte la chose.

Re: Livres

Posté : jeu. juin 28, 2012 2:04 pm
par Sylvie Spanky

Re: Livres

Posté : dim. juin 09, 2013 8:11 pm
par loval
Image

Sur un conseil - et un cadeau - je me suis laissé aller dans ce sublime monologue. Tant de choses en si peu de pages (moins d'une centaine), Baricco atteint une émotivité qui m'a ému aux larmes à plusieurs reprises. Autant vous dire que demain je vais acheter tous ses romans.

PS: Les livres c'est vraiment les cadeaux idéals (bien sûr, l'intégrale de Tony Jaa c'est encore mieux).

Re: Livres

Posté : dim. sept. 22, 2013 3:29 pm
par loval
J'ai acheté ça:

Image


Et ça:

Image

Re: Livres

Posté : lun. oct. 28, 2013 6:11 pm
par Sigurd
Voilà un moment que je ne suis plus venu parler de ce que je lisais.

En ce moment, je suis en plein Silo :

Image

Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres.
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.


Le premier chapitre (qui était à l'origine une nouvelle mise en ligne par l'auteur qui pensait s'arrêter là) est extrêmement efficace, poétique et désespéré. La suite est pensée sous la forme de serial. Du coup, le chapitre deux marque une grosse baisse d'intensité (allégorie un peu ballourde et ronflante de la hiérarchisation de la société en classes) mais ça repart de plus belle au troisième chapitre (que je viens de terminer) sous la forme d'une enquête paranoïaque. Ca reste de la SF assez convenue, rien de transcendant dans l'écriture (ou la traduction ? Mais que font Basile et Arka ?) mais c'est plutôt efficace. Et surtout, c'est la première publication d'Actes Sud dans leur nouvelle collection intitulée "Exofiction" qui sera destiné à la SF. Et ça, c'est la classe !

Re: Livres

Posté : lun. janv. 27, 2014 10:00 pm
par Hellboy
Image
Ya plein d'idées sympa.