Duel to the Death (Ching Siu-Tung, 1983)
Premier film de Ching Siu-Tung (à qui l'on devra entre autres les trilogies
Histoires de fantômes chinois et
Swordsman), ce
Duel to the Death contient déjà beaucoup d'éléments du cinéma de son réalisateur: chorégraphies aériennes, rapidité de l'épée, soin esthétique et des idées martiales. Le pitch est relativement simple (des grands maitres d'arts martiaux se réunissent pour un tournoi), mais plein de sous-intrigues viennent emberlificoter un récit pas toujours évident à suivre. Il y a notamment plein de ninjas (coucou Basile) avec des techniques étonnantes, mais qui ne sont finalement qu'un prétexte pour faire affronter les codes moraux et les valeurs des protagonistes. Puissants mélanges de wu xia et de chanbara (il y a un Japonais et un Chinois), les combats sont déjà assez virtuoses et offrent un magnifique duel final.
Ashes of Time (Wong Kar Wai, 1994)
Quelle déception. Entendu et lu beaucoup de bien sur la première tentative de Wong Kar Wai avec les arts martiaux. Malgré sa courte durée, le film m'a pronfondément ennuyé, malgré des segments et dialogues très beaux, au potentiel tangible mais jamais exploité. A la place, on a le droit à un défilé de scènes liées par une voix-off souvent insupportable. Le pire reste les combats, chorégraphiés par le grand Sammo Hung, mais qui sont d'une laideur absolue: énormément de ralentis saccadés en post-prod et sur-découpage continu. C'est illisible, moche (à l'exception de quelques plans qui ne sont pas abusivement saturés ou saccadés) et frustrant. Parce qu'il y avait un vrai potentiel, et un casting hallucinant (les deux Tony Leung, Brigitte Lin, Leslie Cheung, Maggie Cheung...).
The Heroic Trio (Johnnie To, 1993)
Revu avec un immense plaisir. Ça flirte avec la série B sans jamais sombrer dans ses travers. C'est sombre, drôle, inventif (les scènes d'action sont signées Ching Siu-Tung) et ç'a surtout un casting plus qu'alléchant: Michelle Yeoh, Anita Mui et Maggie Cheung. Y'a des séquences cultes (Maggie Cheung qui se sert d'une poubelle dynamitée pour voler dans un bâtiment), un méchant eunuque qui élève des bébés cannibales, de belles séquences dramatiques, et des décors aussi étonnants que fascinants. Bref, c'est culte.
Shanghai Blues (Tsui Hark, 1984)
Parallèlement à ses super-productions bourrées d'effets spéciaux (
Zu et les guerriers de la montagne magique), l'immense Tsui Hark réalise cette très, très belle comédie dramatique aux accents musicaux. Pas un seul temps mort dans ce défilé de quiproquos, Hark alignant autant d'idées de narration que de mise en scène. Et visuellement, qu'est-ce que c'est beau... J'en ai ri aux larmes tout en étant très touché par ce triangle amoureux.
Smiley Face (Gregg Araki, 2007)
Grosse comédie barrée qui narre la journée d'une grosse junkie, incarnée par Anna Farris. Même si j'ai beaucoup rigolé, j'avais quand même un sentiment final de "tout ça pour ça?". Mais bon, Anna Farris me fera toujours rire.
Justice sans sommation (Corey Yuen, 1990)
En plein dans la veine des "Girls With Guns" hong-kongais. Corey Yuen tire étonnamment sur la corde dramatique, avant de virer dans la vengeance et la tatane sèche. Peu de temps mort, et à part quelques trais de caractères un peu poussifs (le comportement de la belle-soeur), y'a pas grand chose à jeter.
Le Sorcier du Népal (Ching Siu-Tung, 1985)
Deuxième film de Ching Siu-Tung, juste avant qu'il s'embarque avec Tsui Hark dans leurs
Histoires de fantômes chinois. Et ben c'est pas glorieux... La mollesse du récit endormira les moins courageux, qui ne seront réveillés que par les quelques éclats de nanardise (le coeur dessiné dans le ciel par un câble électrique) ou par les rares moments virtuose qu'a à nous offrir ce film fantastique un peu n'importe nawak (l'attaque des zombies!?). On dirait presque un film de vacances de Chow Yun-fat.