The BFG (2016) de Steven Spielberg
Quel film chelou que voilà.
Bon, déjà, visuellement ça cloche. Non pas que le géant soit mal fait en soit, mais le contraste entre son aspect presque cartoon et la petite fille est criant du début à la fin, et les incrustations de la gamine sont parfois malencontreuses. Comme si les mecs avaient tout tourné sur fond vert la concernant et ont dû rabibocher comme ils pouvaient les envies de mise en scène folles de Spielby avec le décorum numérique. C'est loin d'être tâche comme chez Bryan Singer, mais ça se voit très souvent, trop.
Ensuite, l'aspect "mièvre" n'est pas franchement passionnant, et le film flotte dans un rythme nébuleux durant une bonne partie sans réussir à vraiment passionner, même si c'est mignon. Et soudain, le pétage de câble.
La dernière partie m'a fait très peur au début, comme si on allait tomber définitivement dans du ridicule bon sentiment bien lourdingue, surtout que visuellement encore, Kaminski ne fait pas que du bon taf, et ça ressemble presque à un téléfilm par moment
. Mais petit à petit, on se fait à l'idée de ce troisième acte, et quand il part définitivement en sucette, avec notamment un gag bien gras, ça finit par faire mouche. Je ne m'attendais tellement pas à ce côté aussi déluré que j'y ai pris beaucoup de plaisir, de voir un anti-blockbuster pareil, aussi bigarré, bizarre et étrange. Et quand il veut et que les SFX suivent, Spielberg sort quand même des plans de fous furieux. La scène de cache-cache avec les géants dans la grotte, damn !
Star Trek Beyond (2016) de Justin Lin
Et bah ça y est, les mecs ont enfin compris que leurs films s'appelaient Star Trek et pas autre chose !
Ils n'y sont pas allés de main morte puisque globalement le film va carrément jusqu'à reprendre la structure d'un épisode de la série originale, avec son déroulement "Tiens un truc nous interpelle, on est coincés sur une planète, on l'explore, on trouve des trucs, et peut-être la solution...".
Le respect du matériau d'origine est tel qu'on se tape même un bon ventre mou au beau milieu du film, comme dans les épisodes d'époque, mais l'intro est excellente, l'idée de questionner la mission sonne juste et le troisième acte envoi du pain, notamment quand ils arrivent à justifier une rupture de ton bien pop comme il faut en partant d'un raisonnement scientifique (l'essaim !).
Le scénario essai de donner un peu de matière à tous les personnages, même si c'est parfois un peu mécanique (la relation Ulura/Spock) et si le méchant est loin d'être mémorable ou intéressant, le film s'en sort grâce au personnage de Jaylah. Elle a une bonne gueule, elle se démerde d'elle-même comme une chef et on aimerait la revoir à l'avenir parce qu'elle est sacrément cool. Sinon, Justin Lin fait un peu tout et n'importe quoi, capable de torcher des passages propres (la dernière poursuite en vaisseau est très bien spatialisée) et d'autres trucs bien dégueux, les combats à mano étant globalement illisibles, et la première grosse attaque étant un sacré bordel.
Donc globalement, ça m'a fait plaisir de retrouver le feeling Star Trek, progressiste comme il faut, avec un fan service savamment dosé et touchant en l’occurrence, ce qui tient du miracle par les temps qui courent.
C'est loin d'être mémorable, mais l'ensemble ne prend jamais le spectateur pour une buse et lui en donne pour son argent avec certains passages qui tiennent du SF Porn total, entre une chiée de maquillages dingos et une ville spatiale sans dessus-dessous absolument renversante.
Ce qui en fait l'un des rares blockbusters US à sauver de l'été, et le meilleur ST de l'ère Abrams à ce jour.