Le cinéma en 2024
- cloneweb
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Le cinéma en 2024
Bonjour !
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Re: Le cinéma en 2024
Bonjour cloneweb !
Quel plaisir de trouver un forum sur le cinéma en 2024 !
Pour l'instant, les films sortis en 2024 que je conseille sont : Averroes et Rosa Parks en non-fiction et Godzilla minus one en fiction. Et un GROS coup de coeur pour Mon robot et moi .
VOYEZ LES !
Quel plaisir de trouver un forum sur le cinéma en 2024 !
Pour l'instant, les films sortis en 2024 que je conseille sont : Averroes et Rosa Parks en non-fiction et Godzilla minus one en fiction. Et un GROS coup de coeur pour Mon robot et moi .
VOYEZ LES !
- Xidius
- L'Elu
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Re: Le cinéma en 2024
Coucou les solitaires de la désolation qu'est devenu ce forum.
Allez, pour marquer le coup :
Furiosa - A Mad Max Saga (2024) de George Miller
"L'évènement a bel et bien eu lieu".
Ces mots qu'un ami avait utilisé pour résumer Fury Road en mai 2015 sont toujours restés avec moi tant ils résumaient parfaitement le miracle absolu qu'était le 4ème Mad Max.
Un film d'une splendeur flamboyante, où chaque plan, chaque décor, chaque accessoire, chaque élément racontait quelque chose au beau milieu d'un des spectacles les plus délirants jamais mis sur pellicule, dans l’œuvre somme de son auteur génial.
Et la grande surprise au milieu de tout ça, c'était l'icône instantanée qu'était le personnage de Furiosa, bénéficiant par ailleurs d'une des expositions les plus limpides et puissantes qu'on ait vu dans ces années là.
Il suffisait d'un plan sur sa nuque, sur laquelle on voyait la marque au fer rouge contre laquelle Max venait de lutter durant l'introduction tonitruante du film, puis d'un regard vers la caméra, pour comprendre que cette femme avait traversé l'enfer, et qu'elle comptait bien y mettre fin avec toute la rage du monde. De la même manière, tout le film laissait entrevoir un monde vaste, dont les ramifications étaient implicites et pourtant si clair avec ces âmes esseulées au milieu du chaos.
Dès lors, avait-on besoin d'un film pour expliciter le parcours antérieur de Furiosa ?
Qui plus est, quand il se base sur le background écrit par Miller, Brendan McCarthy & Nick Lathouris pour la bible de Fury Road, à savoir le matériel donné aux acteurs pour qu'ils comprennent mieux leur personnage ?
Devant les 2h30 de "Furiosa - A Mad Max Saga", la réponse tourne rapidement à la négative, et pour bien des raisons.
La première, ou du moins celle qui saute immédiatement aux yeux, c'est évidemment la facture technique, et cette horrible photographie qui plombe violemment tout le film.
Le changement de chef-opérateur se fait tristement sentir à chaque instant, Simon Duggan revisitant cet univers avec une patine numérique absolument dégueulasse, qui contamine chaque image et surtout chaque arrière plan, où les incrustations mal dégrossies se bousculent.
C'est simple : TOUT fait faux à l'écran, les acteurs semblant baigner dans un désert numérique du début à la fin, bien loin de l'aspect ultra poussiéreux, sec et rugueux de Fury Road, qui n'était pourtant pas le dernier à faire appel aux effets numériques, en témoigne le VFX Breakdown tout juste dévoilé par Framestore.
Il faut dire que le nombre de décors grandiloquents est plus poussé que sur le précédent, mais le résultat est parfois d'une laideur à faire peur, tel un mauvais Snyder. (pléonasme, je sais.)
Évidemment, ce problème devient encore plus préoccupant durant les scènes d'action, en témoigne la fameuse poursuite de 15 minutes tant vendue en promotion, avec un War Rig une fois encore assaillie de toute part. Alors il y a bien quelques idées rigolotes dans le déroulement, comme les attaques par le ciel ou les nouvelles fonctionnalités de ce camion chromé, mais on a beau nous vendre des mois de tournage avec une armée de figurants, on a souvent l'impression de regarder un jeu vidéo ou un film d'animation, avec ces corps qui perdent tout poids à l'écran, à des années lumières de la brutalité de Fury Road où l'on sentait bien que ces malades avaient tout fait pour de vrai, quitte à ravager un désert de Namibie.
Ici les pixels tâchent l'écran non-stop, et font perdre tout engagement ou sentiment de réel, alors qu'en plus le film n'a rien de vraiment inédit à proposer, rien que le précédent n'ait déjà fait en mieux. D'autant plus qu'il offrait une tempête de sable stroboscopique inoubliable avec bien plus d'appoint et de crédibilité à l'écran que les poursuites présentées ici.
Et si Furiosa ne fait pas le poids dans le spectacle, l'intérêt ne revient pas pour autant dans le fond. Constamment rattaché à Fury Road dont il ne cherche jamais à s'émanciper, le film vient juste mettre en image ce qui était suggéré ou évoqué il y a 9 ans, sans apport majeur à son univers. Il tente de s'en distinguer sur la forme, avec cette chronique sur plusieurs années tout en chapitres, mais tout ça pour passer son temps à revisiter les mêmes lieux et décors que son modèle.
On vous avait parlé d'une Bullet Farm ou de Gaztown dans Fury Road, et bien voilà, on vous y emmène plein pot. Ça ne sert pas à grand chose (d'autant qu'on reste en surface de chaque lieu), mais au moins vous l'avez bien vu en digital.
Le soucis, c'est que déjà la découverte est passée depuis un moment, et à tout vouloir expliciter, le film restreint la richesse d'évocation du précédent, qui semblait plus vaste que ce qu'il y avait à l'écran. En montrant finalement tout, Furiosa donne l'impression que son univers est finalement petit, à la limite du ridicule.
C'est pareil pour le parcours de son héroïne (rappelant au passage ce commentaire YouTube funeste sous le trailer du film : "Aaaaw. With "Green Place", they meant the Green Screen Studio !"), et on termine le film en se demandant finalement ce qu'on a appris sur le personnage, à part un nouveau rôle masculin sous forme de Max du pauvre, qui plus est un peu incongru dans un film focalisé sur un perso féminin sensé être fort et indépendant, ce qui rendait sa confiance accordée difficilement à Max d'autant plus belle.
Alors il reste Dementus, a.k.a Chris Hemsworth en roue libre, dont le personnage de clown marche plutôt bien avec son char à motos (la meilleure idée de direction artistique du film, il faut dire aussi que c'est une des rares à être originale...) même s'il faut bien admettre qu'il ne s'avère pas si menaçant que ça, le film rappelant à l'aide les méchants du précédent pour que tout le monde s'embrouille, et pour prétexter une guerre qu'on ne voit pas vraiment, à part au détour d'un montage expédié bien utile pour élaguer les rangs et faciliter la fin du film.
On peut même se demander ce que Miller essaie de raconter, outre montrer les dérives d'un monde où tout le monde est devenu con comme ses pieds, Immortan Joe n'ayant lui non plus rien de menaçant tant il se fait balader du début à la fin (en plus d'être campé par un acteur ayant le centième du charisme du regretté Hugh Keays-Byrne) et devant être complètement suicidaire pour filer de telles responsabilités à Furiosa à la fin (avant de remontrer des images de Fury Road avec un étalonnage tout pourri durant le générique, histoire de vraiment rappeler que ça se passe avant...).
Alors que Mad Max était une saga se réinventant de film en film, tenant à toujours aller de l'avant et refusant la nostalgie (on rappelle que Fury Road commençait par le défonçage pur et simple du véhicule emblématique du héros !), on a ici l'impression de se taper un fan film deluxe, ou des scènes coupées du précédent pour une bonne raison, dans un long machin chapitré qui convoque en permanence son modèle sans avoir une seconde sa fougue, son intelligence et sa radicalité, et en lui apportant concrètement rien d'utile, qui puisse mettre un élément en perspective ou quoi.
Junkie XL lui-même semble perdu au milieu de ce bazar, remixant en demi-tempo quelques éléments du score du précédent, semblant sound-designer mollement le film plutôt qu'autre chose.
À l'image d'une Anya Taylor-Joy qui semble être en cosplay sur la fin quand son costume doit faire raccord avec celui de Charlize Theron (dont elle n'a pas du tout la carrure et semble être la version de 15 ans), Furiosa - A Mad Max Saga est un bonus foutraque, inutile et vilain, qui vient plomber une saga culte, dont même le mésestimé 3ème opus Beyond Thunderdome lui est biiieeeeennnn supérieur.
Tout ça pour dire, et ça me tue de le dire face à ce réalisateur que j'aime tant, que cette fois "l'évènement n'a pas eu lieu".
Allez, pour marquer le coup :
Furiosa - A Mad Max Saga (2024) de George Miller
"L'évènement a bel et bien eu lieu".
Ces mots qu'un ami avait utilisé pour résumer Fury Road en mai 2015 sont toujours restés avec moi tant ils résumaient parfaitement le miracle absolu qu'était le 4ème Mad Max.
Un film d'une splendeur flamboyante, où chaque plan, chaque décor, chaque accessoire, chaque élément racontait quelque chose au beau milieu d'un des spectacles les plus délirants jamais mis sur pellicule, dans l’œuvre somme de son auteur génial.
Et la grande surprise au milieu de tout ça, c'était l'icône instantanée qu'était le personnage de Furiosa, bénéficiant par ailleurs d'une des expositions les plus limpides et puissantes qu'on ait vu dans ces années là.
Il suffisait d'un plan sur sa nuque, sur laquelle on voyait la marque au fer rouge contre laquelle Max venait de lutter durant l'introduction tonitruante du film, puis d'un regard vers la caméra, pour comprendre que cette femme avait traversé l'enfer, et qu'elle comptait bien y mettre fin avec toute la rage du monde. De la même manière, tout le film laissait entrevoir un monde vaste, dont les ramifications étaient implicites et pourtant si clair avec ces âmes esseulées au milieu du chaos.
Dès lors, avait-on besoin d'un film pour expliciter le parcours antérieur de Furiosa ?
Qui plus est, quand il se base sur le background écrit par Miller, Brendan McCarthy & Nick Lathouris pour la bible de Fury Road, à savoir le matériel donné aux acteurs pour qu'ils comprennent mieux leur personnage ?
Devant les 2h30 de "Furiosa - A Mad Max Saga", la réponse tourne rapidement à la négative, et pour bien des raisons.
La première, ou du moins celle qui saute immédiatement aux yeux, c'est évidemment la facture technique, et cette horrible photographie qui plombe violemment tout le film.
Le changement de chef-opérateur se fait tristement sentir à chaque instant, Simon Duggan revisitant cet univers avec une patine numérique absolument dégueulasse, qui contamine chaque image et surtout chaque arrière plan, où les incrustations mal dégrossies se bousculent.
C'est simple : TOUT fait faux à l'écran, les acteurs semblant baigner dans un désert numérique du début à la fin, bien loin de l'aspect ultra poussiéreux, sec et rugueux de Fury Road, qui n'était pourtant pas le dernier à faire appel aux effets numériques, en témoigne le VFX Breakdown tout juste dévoilé par Framestore.
Il faut dire que le nombre de décors grandiloquents est plus poussé que sur le précédent, mais le résultat est parfois d'une laideur à faire peur, tel un mauvais Snyder. (pléonasme, je sais.)
Évidemment, ce problème devient encore plus préoccupant durant les scènes d'action, en témoigne la fameuse poursuite de 15 minutes tant vendue en promotion, avec un War Rig une fois encore assaillie de toute part. Alors il y a bien quelques idées rigolotes dans le déroulement, comme les attaques par le ciel ou les nouvelles fonctionnalités de ce camion chromé, mais on a beau nous vendre des mois de tournage avec une armée de figurants, on a souvent l'impression de regarder un jeu vidéo ou un film d'animation, avec ces corps qui perdent tout poids à l'écran, à des années lumières de la brutalité de Fury Road où l'on sentait bien que ces malades avaient tout fait pour de vrai, quitte à ravager un désert de Namibie.
Ici les pixels tâchent l'écran non-stop, et font perdre tout engagement ou sentiment de réel, alors qu'en plus le film n'a rien de vraiment inédit à proposer, rien que le précédent n'ait déjà fait en mieux. D'autant plus qu'il offrait une tempête de sable stroboscopique inoubliable avec bien plus d'appoint et de crédibilité à l'écran que les poursuites présentées ici.
Et si Furiosa ne fait pas le poids dans le spectacle, l'intérêt ne revient pas pour autant dans le fond. Constamment rattaché à Fury Road dont il ne cherche jamais à s'émanciper, le film vient juste mettre en image ce qui était suggéré ou évoqué il y a 9 ans, sans apport majeur à son univers. Il tente de s'en distinguer sur la forme, avec cette chronique sur plusieurs années tout en chapitres, mais tout ça pour passer son temps à revisiter les mêmes lieux et décors que son modèle.
On vous avait parlé d'une Bullet Farm ou de Gaztown dans Fury Road, et bien voilà, on vous y emmène plein pot. Ça ne sert pas à grand chose (d'autant qu'on reste en surface de chaque lieu), mais au moins vous l'avez bien vu en digital.
Le soucis, c'est que déjà la découverte est passée depuis un moment, et à tout vouloir expliciter, le film restreint la richesse d'évocation du précédent, qui semblait plus vaste que ce qu'il y avait à l'écran. En montrant finalement tout, Furiosa donne l'impression que son univers est finalement petit, à la limite du ridicule.
C'est pareil pour le parcours de son héroïne (rappelant au passage ce commentaire YouTube funeste sous le trailer du film : "Aaaaw. With "Green Place", they meant the Green Screen Studio !"), et on termine le film en se demandant finalement ce qu'on a appris sur le personnage, à part un nouveau rôle masculin sous forme de Max du pauvre, qui plus est un peu incongru dans un film focalisé sur un perso féminin sensé être fort et indépendant, ce qui rendait sa confiance accordée difficilement à Max d'autant plus belle.
Alors il reste Dementus, a.k.a Chris Hemsworth en roue libre, dont le personnage de clown marche plutôt bien avec son char à motos (la meilleure idée de direction artistique du film, il faut dire aussi que c'est une des rares à être originale...) même s'il faut bien admettre qu'il ne s'avère pas si menaçant que ça, le film rappelant à l'aide les méchants du précédent pour que tout le monde s'embrouille, et pour prétexter une guerre qu'on ne voit pas vraiment, à part au détour d'un montage expédié bien utile pour élaguer les rangs et faciliter la fin du film.
On peut même se demander ce que Miller essaie de raconter, outre montrer les dérives d'un monde où tout le monde est devenu con comme ses pieds, Immortan Joe n'ayant lui non plus rien de menaçant tant il se fait balader du début à la fin (en plus d'être campé par un acteur ayant le centième du charisme du regretté Hugh Keays-Byrne) et devant être complètement suicidaire pour filer de telles responsabilités à Furiosa à la fin (avant de remontrer des images de Fury Road avec un étalonnage tout pourri durant le générique, histoire de vraiment rappeler que ça se passe avant...).
Alors que Mad Max était une saga se réinventant de film en film, tenant à toujours aller de l'avant et refusant la nostalgie (on rappelle que Fury Road commençait par le défonçage pur et simple du véhicule emblématique du héros !), on a ici l'impression de se taper un fan film deluxe, ou des scènes coupées du précédent pour une bonne raison, dans un long machin chapitré qui convoque en permanence son modèle sans avoir une seconde sa fougue, son intelligence et sa radicalité, et en lui apportant concrètement rien d'utile, qui puisse mettre un élément en perspective ou quoi.
Junkie XL lui-même semble perdu au milieu de ce bazar, remixant en demi-tempo quelques éléments du score du précédent, semblant sound-designer mollement le film plutôt qu'autre chose.
À l'image d'une Anya Taylor-Joy qui semble être en cosplay sur la fin quand son costume doit faire raccord avec celui de Charlize Theron (dont elle n'a pas du tout la carrure et semble être la version de 15 ans), Furiosa - A Mad Max Saga est un bonus foutraque, inutile et vilain, qui vient plomber une saga culte, dont même le mésestimé 3ème opus Beyond Thunderdome lui est biiieeeeennnn supérieur.
Tout ça pour dire, et ça me tue de le dire face à ce réalisateur que j'aime tant, que cette fois "l'évènement n'a pas eu lieu".
Re: Le cinéma en 2024
Coucou, en effet, c'était assez nul. D'accord avec tout ce que dit le Monsieur ci-dessus.
[img]http://www.cloneweb.net/images/userbar2013/userbar-theblade.jpg[/img]
[img]http://www.cloneweb.net/images/userbars2014/userbar_knightofcup.jpg[/img]
[img]http://www.cloneweb.net/images/userbars2014/userbar_knightofcup.jpg[/img]
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Re: Le cinéma en 2024
Je suis entièrement d'accord aussi.
J'ai vu le film à l'occasion de la fête du cinéma, juste après avoir vu Montecristo. Eh bien malgré une demi-heure de moins que le film français, ce Furiosa m'a copieusement ennuyé. Rien de neuf, une image dégueu, un rythme accéléré inutilement au début... et le pire, c'est au générique, les quelques photos de Fury road montrent immédiatement sa supériorité graphique.
Et Montecristo me direz-vous ? Ma foi, un bon film grand public, populaire, honnête, certes très explicatif pour qu'on comprenne tout bien mais qui remplit parfaitement son rôle.
Vu aussi Les pistolets en plastique, film qui joue un peu trop la carte du "décalé branchouille" mais avec des très bons numéros d'acteurs et surtout d'actrices (les 2 enquêtrices amatrices m'ont régalé)
J'ai vu le film à l'occasion de la fête du cinéma, juste après avoir vu Montecristo. Eh bien malgré une demi-heure de moins que le film français, ce Furiosa m'a copieusement ennuyé. Rien de neuf, une image dégueu, un rythme accéléré inutilement au début... et le pire, c'est au générique, les quelques photos de Fury road montrent immédiatement sa supériorité graphique.
Et Montecristo me direz-vous ? Ma foi, un bon film grand public, populaire, honnête, certes très explicatif pour qu'on comprenne tout bien mais qui remplit parfaitement son rôle.
Vu aussi Les pistolets en plastique, film qui joue un peu trop la carte du "décalé branchouille" mais avec des très bons numéros d'acteurs et surtout d'actrices (les 2 enquêtrices amatrices m'ont régalé)
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Re: Le cinéma en 2024
Euh ouais alors Monte Cristo ça se discute hein
Mais en attendant...
Alien: Romulus (2024) de Fede Alvarez
Après avoir été en errance spatiale pendant des années avant que Ridley Scott ne revienne foutre le bordel, Alien semblait enfin de retour avec ce Romulus !
Fede Alvarez, le surdoué qui avait réussi à remaker Evil Dead en y apportant une touche dramatiquement sérieuse et tout aussi terrifiante, semblait le soldat idéal pour retrouver le xénomorphe et l'envoyer torturer de nouvelles âmes perdues dans le cosmos.
Et c'est ce qu'il a fait. Un peu trop d'ailleurs.
Alors commençons par l'évidence : dieu que c'est beau.
Ça faisait un moment qu'on avait pas vu un film de licence mis en scène par un nouveau venu avec autant de soin à l'écran. Décors, maquettes, costumes, lumière, découpage : tout est au cordeau et Fede semble s'être mis une pression monstre pour être à la hauteur de ses illustres prédécesseurs, les 2 premiers Alien étant des modèles d'horlogerie où tout est parfaitement coordonné, méticuleusement déployé, merveilleusement exécuté.
Romulus fait honneur à la saga, retrouvant aussi bien son élégance glaçante, sa nervosité percutante ou son univers dépeint avec un soin maniaque.
L'excellence de la marque se retrouve à l'écran, et ça fait plaisir de voir un film de studio où le pognon se voit à l'écran, sans être dans l’esbroufe mais bel et bien dans la peinture méthodique d'un univers aussi fascinant car bourré des détails qui le rendent tangible.
D'ailleurs, il en a aussi capté les points les plus importants : la société tentaculaire Weyland-Yutani qui perpétue le pire du capitalisme à un niveau spatial en exploitant tout le monde partout, les pauvres ouvriers qui en sont les victimes perpétuelles, les androïdes meilleurs alliés des enfoirés, les enjeux de pouvoir et financiers au dessus de toute considération existentielle pour les pauvres gens...
Il déploie ainsi une grande connaissance de l'univers et de l'ADN "Alien", qu'il synthétise ici et dont il extrapole surtout certains points précisés plus haut, allant aussi piocher gentiment dans certaines considérations de Prometheus et Covenant sur "l'essence" de la fameuse bestiole.
Ainsi, Romulus semble être un terrain de jeu pour Alvarez, qui peut explorer l'univers d'Alien à sa guise pour lui aussi faire mumuse avec de pauvres ouvriers qui vont tomber sur le mauvais vaisseau et y faire une rencontre tragique.
Sauf que le terrain de jeu en question est balisé de A à Z, et que vous le connaissez déjà.
Reprenant d'abord la structure du film de Ridley Scott pour ensuite tendre vers celui de James Cameron (d'autant que le film se passe chronologiquement entre les deux), Romulus semble être au final un énorme best-of de la saga, reprenant ça et là les scènes cultes et les images clés, avec notamment :
- Le vaisseau spatial abandonné bien claustro qui a des airs de maison hanté SF
- Les interrogations sur pourquoi ce gros machin s'est accroché à la tête de machine
- Attention, ce hangar dans lequel il pleut cache une surprise
- Merde, le sang du xénomorphe va faire des trous partout
- Tiens donc, les androïdes sont des enfoirés
- Punaise, tout risque de péter avant la fin
- Prenez ces fusils avec les compteurs de balle dessus, ça va canarder...
Et ainsi de suite, et ainsi de suite...
Quand bien même il voue une déférence et un amour total à la saga, qui transparaît encore une fois dans une fabrication flamboyante, Fede Alvarez ne fait qu'aligner les scories et citer à tort et à travers des scènes et des éléments de scénario qu'on connaît déjà, rejouant la scène de l'ascenseur, l'accouchement très douloureux, les fuites perpétuelles ou la technologie qui se retourne contre ses utilisateurs.
Alien: Romulus devient donc un pur film d'exploitation, donnant à son spectateur ce qu'il attend précisément de la saga, et ce qu'il en connaît déjà, sans jamais tirer son épingle du jeu ou se démarquer de ses modèles, allant même jusqu'à reprendre un élément clé de l'horrible Alien Resurrection en le réussissant ce coup-ci, mais sans innover pour autant.
Il y a certes de superbes idées scéniques, comme la traversée en zéro gravité d'un couloir infesté de sang acide, ou la première apparition du xénomorphe assez jubilatoire, mais elles sont situationnelles plus que narratives, et le fond de l'affaire a déjà été raconté mille fois, même s'il faut saluer la cruauté du film envers ses personnages. Et certains clins d'œil bien appuyés (la paire de chaussures, une réplique culte régurgitée sans un dixième de l'impact original...) enfoncent un peu le clou dans le mauvais sens.
Quelque part, Romulus ressemble à la suite directe qu'aurait pu avoir Alien à l'époque si les producteurs ne s'étaient pas trop cassés le cul pour faire une suite, et si un mec comme James Cameron n'avait pas pris le taureau par les cornes pour y apposer sa patte et contribuer grandement à l'univers, tout comme le troisième opus malade et nihiliste de Fincher.
Le film est aussi la démonstration de l'importance capitale du personnage de Ripley, qui est évidemment singée une nouvelle fois par l'héroïne du jour, bien campée par Cailee Spaeny, tout comme Katherine Waterston tentait déjà sa chance dans Covenant.
Le parcours de Ripley et son évolution au fur et à mesure de la saga formaient le cœur narratif de ces films, l'évolution de la bête y étant intimement liée, rendant les deux d'autant plus fascinantes. De la même manière qu'un boogey-man et sa première final girl, son absence réduit la saga à des gimmicks réemployés à vide, sans la même force originelle, exactement comme Star Wars sans Luke Skywalker, soulignant combien un bon personnage drive toute une épopée.
Alors au final, ce nouvel Alien est un peu décevant.
Bien plus honnête et volontaire que les tentatives mégalo de Ridley Scott, évidemment sans commune mesure avec les cross-overs, mais ça reste un exercice un peu scolaire, une série B deluxe excellemment fabriquée, qui ne dépasse jamais son statut d'énième variation sur la Rolls du genre.
Alien a été l'une de ces sagas qui a ouvert la boite de pandore et marqué l'imaginaire collectif par sa mythologie passionnante en gestation permanente, en ayant des zones d'ombres aussi fascinantes que terrifiantes.
Et comme Star Wars avant elle, comme Jurassic Park, comme Terminator, comme à peu près tous les pavés dans la mare des années 70-80, elle se voit ici réduite à une recette sans nouveauté, qu'on nous ressort une fois encore.
Alors encore une fois, c'est bien mieux branlé qu'à l'accoutumée et le résultat est plaisant, certes.
Mais ça ressemble grandement au fan film le mieux produit jamais fait.
Mais en attendant...
Alien: Romulus (2024) de Fede Alvarez
Après avoir été en errance spatiale pendant des années avant que Ridley Scott ne revienne foutre le bordel, Alien semblait enfin de retour avec ce Romulus !
Fede Alvarez, le surdoué qui avait réussi à remaker Evil Dead en y apportant une touche dramatiquement sérieuse et tout aussi terrifiante, semblait le soldat idéal pour retrouver le xénomorphe et l'envoyer torturer de nouvelles âmes perdues dans le cosmos.
Et c'est ce qu'il a fait. Un peu trop d'ailleurs.
Alors commençons par l'évidence : dieu que c'est beau.
Ça faisait un moment qu'on avait pas vu un film de licence mis en scène par un nouveau venu avec autant de soin à l'écran. Décors, maquettes, costumes, lumière, découpage : tout est au cordeau et Fede semble s'être mis une pression monstre pour être à la hauteur de ses illustres prédécesseurs, les 2 premiers Alien étant des modèles d'horlogerie où tout est parfaitement coordonné, méticuleusement déployé, merveilleusement exécuté.
Romulus fait honneur à la saga, retrouvant aussi bien son élégance glaçante, sa nervosité percutante ou son univers dépeint avec un soin maniaque.
L'excellence de la marque se retrouve à l'écran, et ça fait plaisir de voir un film de studio où le pognon se voit à l'écran, sans être dans l’esbroufe mais bel et bien dans la peinture méthodique d'un univers aussi fascinant car bourré des détails qui le rendent tangible.
D'ailleurs, il en a aussi capté les points les plus importants : la société tentaculaire Weyland-Yutani qui perpétue le pire du capitalisme à un niveau spatial en exploitant tout le monde partout, les pauvres ouvriers qui en sont les victimes perpétuelles, les androïdes meilleurs alliés des enfoirés, les enjeux de pouvoir et financiers au dessus de toute considération existentielle pour les pauvres gens...
Il déploie ainsi une grande connaissance de l'univers et de l'ADN "Alien", qu'il synthétise ici et dont il extrapole surtout certains points précisés plus haut, allant aussi piocher gentiment dans certaines considérations de Prometheus et Covenant sur "l'essence" de la fameuse bestiole.
Ainsi, Romulus semble être un terrain de jeu pour Alvarez, qui peut explorer l'univers d'Alien à sa guise pour lui aussi faire mumuse avec de pauvres ouvriers qui vont tomber sur le mauvais vaisseau et y faire une rencontre tragique.
Sauf que le terrain de jeu en question est balisé de A à Z, et que vous le connaissez déjà.
Reprenant d'abord la structure du film de Ridley Scott pour ensuite tendre vers celui de James Cameron (d'autant que le film se passe chronologiquement entre les deux), Romulus semble être au final un énorme best-of de la saga, reprenant ça et là les scènes cultes et les images clés, avec notamment :
- Le vaisseau spatial abandonné bien claustro qui a des airs de maison hanté SF
- Les interrogations sur pourquoi ce gros machin s'est accroché à la tête de machine
- Attention, ce hangar dans lequel il pleut cache une surprise
- Merde, le sang du xénomorphe va faire des trous partout
- Tiens donc, les androïdes sont des enfoirés
- Punaise, tout risque de péter avant la fin
- Prenez ces fusils avec les compteurs de balle dessus, ça va canarder...
Et ainsi de suite, et ainsi de suite...
Quand bien même il voue une déférence et un amour total à la saga, qui transparaît encore une fois dans une fabrication flamboyante, Fede Alvarez ne fait qu'aligner les scories et citer à tort et à travers des scènes et des éléments de scénario qu'on connaît déjà, rejouant la scène de l'ascenseur, l'accouchement très douloureux, les fuites perpétuelles ou la technologie qui se retourne contre ses utilisateurs.
Alien: Romulus devient donc un pur film d'exploitation, donnant à son spectateur ce qu'il attend précisément de la saga, et ce qu'il en connaît déjà, sans jamais tirer son épingle du jeu ou se démarquer de ses modèles, allant même jusqu'à reprendre un élément clé de l'horrible Alien Resurrection en le réussissant ce coup-ci, mais sans innover pour autant.
Il y a certes de superbes idées scéniques, comme la traversée en zéro gravité d'un couloir infesté de sang acide, ou la première apparition du xénomorphe assez jubilatoire, mais elles sont situationnelles plus que narratives, et le fond de l'affaire a déjà été raconté mille fois, même s'il faut saluer la cruauté du film envers ses personnages. Et certains clins d'œil bien appuyés (la paire de chaussures, une réplique culte régurgitée sans un dixième de l'impact original...) enfoncent un peu le clou dans le mauvais sens.
Quelque part, Romulus ressemble à la suite directe qu'aurait pu avoir Alien à l'époque si les producteurs ne s'étaient pas trop cassés le cul pour faire une suite, et si un mec comme James Cameron n'avait pas pris le taureau par les cornes pour y apposer sa patte et contribuer grandement à l'univers, tout comme le troisième opus malade et nihiliste de Fincher.
Le film est aussi la démonstration de l'importance capitale du personnage de Ripley, qui est évidemment singée une nouvelle fois par l'héroïne du jour, bien campée par Cailee Spaeny, tout comme Katherine Waterston tentait déjà sa chance dans Covenant.
Le parcours de Ripley et son évolution au fur et à mesure de la saga formaient le cœur narratif de ces films, l'évolution de la bête y étant intimement liée, rendant les deux d'autant plus fascinantes. De la même manière qu'un boogey-man et sa première final girl, son absence réduit la saga à des gimmicks réemployés à vide, sans la même force originelle, exactement comme Star Wars sans Luke Skywalker, soulignant combien un bon personnage drive toute une épopée.
Alors au final, ce nouvel Alien est un peu décevant.
Bien plus honnête et volontaire que les tentatives mégalo de Ridley Scott, évidemment sans commune mesure avec les cross-overs, mais ça reste un exercice un peu scolaire, une série B deluxe excellemment fabriquée, qui ne dépasse jamais son statut d'énième variation sur la Rolls du genre.
Alien a été l'une de ces sagas qui a ouvert la boite de pandore et marqué l'imaginaire collectif par sa mythologie passionnante en gestation permanente, en ayant des zones d'ombres aussi fascinantes que terrifiantes.
Et comme Star Wars avant elle, comme Jurassic Park, comme Terminator, comme à peu près tous les pavés dans la mare des années 70-80, elle se voit ici réduite à une recette sans nouveauté, qu'on nous ressort une fois encore.
Alors encore une fois, c'est bien mieux branlé qu'à l'accoutumée et le résultat est plaisant, certes.
Mais ça ressemble grandement au fan film le mieux produit jamais fait.
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